Avec le RN de Jordan Bardella, on va taper dans votre «épargne dormante» !

Un fonds souverain, sorte de produit d’épargne garanti

Une ambition «irréaliste», rétorque Catherine Lubochinsky, membre du cercle des économistes, qui a récemment passé au crible le programme économique du RN pour le magazine Challenges. De fait, espérer drainer 500 milliards d’euros d’épargne en 5 ans, soit 100 milliards par an, alors que l’épargne réglementée (liquide et sans risque) augmente de seulement 40 milliards chaque année, voilà qui laisse songeur… Certes, outre la garantie du capital investi, le RN propose une rémunération annuelle supérieure de 2 points à l’inflation«Mais le RN ne précise pas la durée minimale de placement, ni le coût pour le contribuable en cas d’investissements hasardeux ou de faillites », s’inquiète Catherine Lubochinsky. Et puis, «le lancement d’un grand emprunt d’Etat auprès des Français pour financer “la maison France”, cela reste de la dette !», s’exclamait François Asselin, président de la CPME, dans un entretien à Capital, fin mars.

Dans la même logique de séduction tant des ménages que des entreprises, le RN milite pour une augmentation de 10% des salaires, sans charges sociales ni fiscales. «Mais comment augmenter les salaires de 10% si les entreprises ne peuvent pas répercuter cette hausse sur leurs prix de vente ?», s’interrogeait François Asselin. Démagogie, quand tu nous tiens !

Justement, votre facture d’énergie n’est pas oubliée. Dix milliards d’euros, c’est le coût que représenterait la réduction de la TVA sur l’énergie, de 20% à 5,5%, promise par le RN afin de réduire sa cherté pour les ménages. En plus de son coût, évalué à 10 milliards d’euros par an par l’institut Montaigne, une telle baisse de la TVA aurait un impact très limité sur la baisse des prix de l’énergie, selon le Conseil des prélèvements obligatoires. Le RN s’oppose aussi à l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs, qui entrera en vigueur en 2035 en Europe. Parce qu’ils sont trop chers, dit-il. Un argument «inconséquent, l’Agence internationale de l’énergie indiquant que les nouvelles technologies en matière de batteries pourraient faire baisser les prix des véhicules électriques de 20% d’ici à 2035, alors que les prix des carburants devraient augmenter durablement », dénonce la fondation Jean Jaurès.