Brigitte Bardot, traitée de “créature de Satan” par l’Église : une blessure intime derrière le scandale

Des proches rassurants jusqu’aux dernières semaines

Quelques jours plus tard, le 23 octobre, une nouvelle rumeur sur sa disparition circulait massivement en ligne. Cette fois, celle qui est grand-mère et arrière-grand-mère avait elle-même réagi sur X, anciennement Twitter, avec son franc-parler légendaire “Je ne sais pas quel est l’imbécile qui a lancé ce soir cette fake news sur ma disparition mais sachez que je vais bien et que je n’ai pas l’intention de tirer ma révérence. À bon entendeur“.

Face à l’inquiétude persistante de ses admirateurs, certains de ses proches avaient pris la parole. Parmi eux, Allain Bougrain-Dubourg, ami de longue date de la star et co-signataire d’un documentaire qui lui était consacré. Invité sur le plateau de C à vous, le journaliste avait tenu à rassurer le public : “Je crois qu’on peut les rassurer. Elle a envie de tranquillité, de se remettre d’opérations qui, à son âge, sont des opérations lourdes. C’est une période de convalescence et on en raconte beaucoup plus qu’il en est. Sa seule préoccupation, c’est la défense des animaux et porter le message de sa fondation”.

Une icône longtemps diabolisée avant d’être sanctifiée

La disparition de Brigitte Bardot referme aussi un chapitre tumultueux de l’histoire culturelle du XXe siècle. Dès ses débuts, son image avait profondément choqué les autorités religieuses et morales. À l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958, le Pavillon du Vatican avait classé l’actrice dans une salle dédiée au Mal, à la luxure et à l’enfer. On pouvait voir une photo d’elle dansant le mambo dans Et Dieu… créa la femme, symbole, selon eux, du “vice sous toutes ses formes“. Outre-Atlantique, certaines ligues catholiques tentèrent même d’empêcher la diffusion du film. À Lake Placid, des instances religieuses avaient essayé d’acheter tous les billets d’un cinéma, menaçant d’excommunication les spectateurs.

À Philadelphie, deux directeurs de salles furent arrêtés pour avoir projeté le long-métrage, tandis que le film était tout simplement banni à Dallas. Celle qui a, plus tard, refusé la Légion d’honneur, était alors qualifiée de “créature de Satan”. Avec le recul, l’actrice avait confié combien cette période avait été douloureuse… Dans un entretien accordé à Paris Match, elle avait évoqué sans détour la violence de ces attaques : “Oh oui, c’est pas rigolo !. Avant d’ajouter, non sans ironie, en évoquant le retournement de l’opinion publique au fil des décennies : “Maintenant bien des gens qui m’écrivent me comparent à une ‘sainte’, c’est plus agréable ! Mais il ne faut d’excès en rien !”.