En quête d’économies, le gouvernement envisage de ne plus verser la prime de Noël aux foyers sans enfants. Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail et des Solidarités, justifie cette décision par l’état préoccupant des comptes de la Sécurité sociale.
Chaque année, la prime de Noël permet d’arrondir les fins de mois des bénéficiaires du RSA ou des chômeurs en fin de droits. Pour 2026, le gouvernement envisage de la limiter aux foyers avec enfants. Jean-Pierre Farandou a défendu cette idée ce mardi 4 novembre sur France Inter, précisant qu’elle sera soumise à l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de finances. «Il faut comprendre l’état des comptes de la Sécurité sociale, ce qui explique certaines mesures un peu agressives», a expliqué le ministre du Travail et des Solidarités.
«La Sécurité sociale est en train de diverger, c’est un bien commun. Si on n’a pas le courage de s’attaquer à bras-le-corps à son équilibre, ça va déraper : à un moment, on ne sera plus capable de payer les retraites, les remboursements», a-t-il averti. Interrogé sur la possibilité que les députés contestent cette mesure, il a assuré : «Je n’ai pas de problème à remettre en question (…) mais je serai attentif à ce qu’on me dise quelle est l’économie ou la recette qui va avec.»
Près de 2,5 millions de ménages bénéficiaires
Questionné sur cette mesure ciblant les plus précaires, alors que le gouvernement hésite à demander des efforts aux contribuables plus aisés, le ministre a nuancé : «Je ne suis pas sûr que notre pays ait les moyens de poursuivre ces politiques de générosité maximale, je pense qu’il faut accepter un recentrage, cette idée que peut-être la générosité qu’on a connue pendant des décennies est peut-être arrivée à son terme.» «L’Etat français a été très généreux et tant mieux. Il y a eu une époque de générosité sur toutes les politiques sociales. Je pense que maintenant, il faut faire attention», a-t-il poursuivi.

