Une conversation inattendue

Le soir même, il la trouva dans la buanderie, pliant les draps fraîchement lavés.
Elle sursauta en le voyant.
« Monsieur Morel, je suis désolée, je ne voulais pas… »
Alexandre leva la main.
« Tu pensais que mes fils avaient besoin de toi », dit-il doucement.
Les larmes montèrent aux yeux de Camille.
« Je ne pouvais pas les laisser pleurer, monsieur. Je… je sais ce que c’est, un enfant qui pleure seul. »
Alexandre l’observa longuement.
« Tu sais ce que tu leur as donné hier soir ? »
« Je les ai bercés pour les endormir ? » répondit-elle timidement.
Il secoua la tête.
« Non. Tu leur as donné ce que l’argent ne peut pas acheter : de la chaleur. »
Camille resta muette, les larmes coulant silencieusement sur ses joues.
Quand la richesse prend un autre sens

Cette nuit-là, Alexandre resta éveillé longtemps.
Il réalisa qu’il avait tout donné à ses enfants – luxe, confort, sécurité – sauf l’essentiel : sa présence.
Le lendemain, il fit venir Camille dans son bureau.
« Tu n’es pas renvoyée », dit-il. « Je veux que tu restes. Non plus comme femme de ménage, mais comme personne de confiance pour mes fils. Et je prendrai en charge les frais de scolarité de ta fille. »
Camille porta une main à sa bouche, bouleversée.
« Monsieur Morel, je ne peux pas accepter… »
« Tu peux », répondit-il simplement. « Parce que tu m’as déjà donné plus que je ne pourrai jamais te rendre. »
