La scène paraît presque banale : un mari qui sort acheter du lait, un petit-déjeuner en famille, des enfants qui jouent dans le salon… puis plus rien. Pas de bruit de clés dans la serrure, pas de coup de fil, pas de message. Juste un silence qui s’étire, d’une heure à un jour, d’un jour à une vie entière. Jusqu’au matin où, quarante ans plus tard, une simple lettre déposée dans une boîte aux lettres va tout faire basculer à nouveau.
Quand une sortie pour “un litre de lait” change une vie

Élise se souvient encore de cette matinée comme si c’était hier : le soleil dans la cuisine, les rires de Léo, quatre ans, les bras d’Adrien autour de sa taille. Ils ne manquaient de rien, sinon d’un peu de lait pour le petit-déjeuner du lendemain. Il enfile sa veste, lance un dernier sourire… et disparaît.
Les heures passent, puis la journée. Les appels à l’épicerie du quartier, aux voisins, aux amis, restent sans réponse utile. Les policiers viennent, posent des questions, repartent avec un dossier supplémentaire. Pour Élise, le temps se fige. Pour les autres, il continue comme d’habitude.
Les semaines deviennent des mois : recherches, appels, espoir qui s’effrite. Les ragots commencent : “Il a refait sa vie”, “Il s’est enfui”. Mais Élise refuse d’y croire. Nuit après nuit, elle reste près de la fenêtre, convaincue qu’un jour, il franchira de nouveau le seuil.
