Pansexualité : quelle est cette orientation sexuelle dont tout le monde parle ?

“Pendant des années, j’avais honte de ce que j’étais”

Maxime, 18 ans, Responsable Communication du MAG Jeunes LGBT

” Au début, je me pensais gay, puis bi. Enfin, j’ai découvert le terme “pan” qui me correspondait tout à fait, puisque des personnes de tous les gens m’attiraient. Aussi bien des hommes, des femmes, que des personnes non-binaires… Je me fiche un peu du genre et suis juste attiré par la personne en elle-même.

Lorsqu’une personne m’attire, je ne cherche pas nécessairement à connaître immédiatement son genre. La personne en elle-même m’attire, son physique, son comportement, etc. Bien sûr, le genre joue souvent un rôle non négligeable dans la personnalité de quelqu’un, mais je pense que je vois les personnes plus “globalement”, sans m’attarder sur leur genre.

Au début, cela a été très difficile pour moi de m’accepter, en tant que gay. Puis je me suis dit que j’étais bi, puis pan. Ce processus a pris environ 3 ans. Pendant ces années, j’avais honte de ce que j’étais, je ne voulais pas l’être, et je ne me comprenais même pas. Je me suis énormément questionné avant d’arriver au terme “pan”. Heureusement, maintenant, je le vis vraiment bien et je suis décomplexé.

Beaucoup de gens ne s’accordent pas sur la différence entre bi et pan. Certaines personnes disent que “bi”, c’est binaire et que cela signifie donc que l’on est attiré par les hommes et les femmes. Je pense personnellement, que bi signifie “être attiré par les personnes du même genre que soi et les personnes d’autres genres”. Cela inclut donc tous les genres. Mais, à la différence de pan, on ne précise pas que c’est indépendant du genre. Le genre a donc son importance, relative, mais plus forte selon moi dans la bisexualité que dans la pansexualité. “

“Je n’ai pas cette conscience du genre”

Virginie, 37 ans, membre de l’Association BiCause

” Pour moi, c’était évident. J’ai quasiment toujours su que j’étais pansexuelle, car je n’ai jamais tenu compte de l’apparence physique. Par exemple, quand mes parents me demandaient petite comment étaient mes amis à l’école, je répondais qu’untel était bon en maths, que cette personne était généreuse… Je ne faisais aucune description physique. Je ne tiens pas compte du genre dans mes relations amoureuses. Ce qui m’importe, et ce que je vois chez l’autre, ce sont les qualités humaines, comme la générosité, la gentillesse, l’esprit, la vivacité, l’intelligence…

Avant je me rangeais dans la catégorie bisexuelle, mais en 2012 j’ai découvert des associations LGBT, et ca a été rassurant de découvrir que je n’étais pas la seule à être comme ça. Pour moi la grande différence avec les pans, c’est que les bisexuels vont être conscients du genre de l’autre, alors que moi je n’ai pas cette conscience du genre.

En tant que pans, on ne met pas la personne dans une case, d’ailleurs transe n’est pas un genre contrairement à ce que les gens pensent. “

“Je suis attirée par sa personnalité, rien d’autre”

Billie, bénévole au MAG Jeunes LGBT

” Pour ma part il n’y a pas eu de “grande révélation”, de déclic brusque et soudain. Je ne me suis pas réveillée un matin en me disant : “Oh mon Dieu ! Mais je ne suis pas hétéro en fait !”, c’est quelque chose qui est venu assez naturellement et progressivement pour moi. Je me suis juste aperçue, en grandissant et avec l’expérience, que je n’étais pas uniquement intéressée par les hommes, et ça m’a semblé être quelque chose d’évident.

Je ne me suis néanmoins pas tout de suite identifiée comme pansexuelle, tout simplement parce que je ne connaissais pas le terme. Je me suis, comme la plupart des gens-tes concerné-e-s, d’abord identifiée comme bisexuelle avant de découvrir ce terme que je trouve plus approprié à mon expérience et à mon ressenti.

Pour moi, être pansexuelle c’est être attiré-e par quelqu’un-e indépendamment de son identité de genre (le genre auquel elle s’identifie). La question de savoir si la personne est une personne cisgenre (une personne qui s’identifie au genre qu’on lui a assigné à la naissance) ou transgenre (une personne dont l’identité de genre est différente de celle qu’on lui a assigné à la naissance) m’est complètement indifférente. Ce que je ressens, je le ressens pour la personne. Je suis attirée par sa personnalité, rien d’autre. Je ne me pose pas une seule seconde la question de savoir ce qu’elle peut bien avoir entre les jambes, tout simplement parce que ça m’est complètement indifférent.”