Répétons-nous : malgré toutes les explications technico-juridiques, malgré les déclarations alambiquées de quelques très hauts magistrats, les motifs en droit qui justifieraient de la prochaine incarcération de Nicolas Sarkozy restent incompréhensibles. La punition qui lui est infligée , alors qu’il a fait appel et doit donc être considéré comme « innocent », relève à l’évidence d’un règlement de compte judiciaro-politique. On ne peut que le regretter. Pour autant, les appels à manifester leur soutien à l’ex-président lancés par deux de ses fils sont sans doute malvenus dans le contexte actuel.
Car le contexte, en effet, est à la fois particulier et dangereux. Particulier parce qu’un ex-président est embastillé au moment même où l’actuel chef de l’État est au fond du trou sondagier ; au moment même où les citoyens se défient plus que jamais de la politique, de ses chefs, petits ou grands. Cette coïncidence ne fait qu’accentuer la méfiance, la défiance, avec des conséquences politiques immédiates.
C’est devenu une banalité que de répéter qu’en ce moment, tout profite à l’extrême-droite et au Rassemblement national. Mais un lieu commun peut aussi s’avérer fondé. Nicolas Sarkozy bouclé dans une cellule à la prison de la santé, la désolation de la scène politique, le ridicule de Bruno Retailleau sabordant la droite républicaine, les glapissements des porte-voix de La France insoumise…
