
Sébastien Lecornu affirme que l’Iran a les capacités de produire une bombe, mais écarte le risque de «champignon nucléaire»
Le ministre pointe le risque de «dissémination des stocks d’uranium enrichi»
Deuxième élément dont dispose l’Iran : les missiles. Fort de toutes ces pièces, «le régime iranien pourrait pousser en quelques jours l’enrichissement à 90 % s’il le décidait» poursuit Sébastien Lecornu. Pour autant, ce dernier tient à rassurer : si «les frappes sur les sites d’enrichissement ou de stockage présentent des risques de contamination très localisés», il écarte en revanche tout risque de «champignon nucléaire». Mais il existe «un risque de dissémination des stocks d’uranium enrichi. Si un chaos s’installait dans la région, ils pourraient être éparpillés sur d’autres sites, sans qu’on puisse les tracer. Imaginez que des milices ou des terroristes mettent, demain, la main sur ces stocks !»
La France demande à Israël de «clarifier les objectifs de sa guerre avec l’Iran et aux deux parties de cesser l’escalade, pour que la situation ne s’embourbe pas complètement. Le drame de Gaza devrait les faire réfléchir». D’autant que, contrairement aux discours ambiants, «penser qu’une bombe miracle, même la GBU-57 américaine, capable de percer en profondeur les sites enfouis, réglerait le problème, est une pure illusion» estime le ministre, «cela ne suffira pas à éliminer la menace. Et avec les frappes de Tsahal sur les infrastructures énergétiques, sur un certain nombre d’institutions, sur les médias iraniens, on s’éloigne du programme nucléaire en tant que tel…»
La France appelle à des négociations
Redoutant «l’enlisement» et une guerre «qui pourrait faire basculer tout le Moyen-Orient dans le chaos», Sébastien Lecornu réaffirme la nécessité de négociations… et des efforts en matière de défense. Comprendre : des efforts financiers. Or, sur ce point précis, s’il avance «3,5 % du PIB, avec un système allant jusqu’à 5 % pour y incorporer des dépenses militaires indirectes, par exemple des ports, des aéroports», le ministre ne précise pas où et comment trouver cet argent, éludant la question formulée en ce sens par Le Parisien. Pour rappel, le gouvernement est à la recherche de 40 milliards d’euros d’économie dans le cadre du Budget 2026.