Sébastien Lecornu affirme que l’Iran a les capacités de produire une bombe, mais écarte le risque de «champignon nucléaire»

 

Dans un entretien accordé le 21 juin au Parisien, le ministre des Armées assure que Téhéran a «toutes les pièces du puzzle» pour faire une bombe nucléaire. La guerre lancée contre l’Iran par Israël pourrait «faire basculer tout le Moyen-Orient dans le chaos» prévient-il.

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a accordé le 20 juin au Parisien un entretien fleuve dans lequel il commente l’actualité géopolitique, marquée par la guerre lancée par Israël contre l’Iran. Vendredi, Rafael Gross, patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a prévenu qu’une attaque directe contre la centrale de Bouchehr, dans le sud de l’Iran, «provoquerait un très haut niveau de radioactivité dans l’environnement». Pour l’heure, a-t-il ajouté, les attaques israéliennes contre les infrastructures nucléaires iraniennes n’ont pas provoqué de rejet de radiations affectant le public.

C’est dans ce contexte que Sébastien Lecornu a affirmé que les services de renseignement français sont en mesure de «certifier que l’Iran dispose bien des différentes pièces pour une bombe nucléaire». D’abord, précise-t-il, Téhéran possède de l’uranium. Enrichi entre 5 et 10%, il est utilisé «pour un réacteur nucléaire civil». Mais l’Iran «détient un stock important d’uranium enrichi à 60 %, ce qui n’a pas d’usage civil. 60 %, ça ne suffit pas pour faire une tête nucléaire. Mais ce stock, une fois réenrichi à 90 % et passé de l’état gazeux à l’état métallique, permettrait de fabriquer près de dix bombes» détaille le ministre.