Changer de nez, c’est risqué ?
Oui, si on n’a pas mûrement soupesé sa décision, puisqu’il est au milieu de la figure. Or, on peut ne pas aimer son nouveau nez, même techniquement réussi. « Les gens ne veulent pas du nez idéal décrit dans nos manuels – une personne peut être très malheureuse avec ce nez-là -, ils en souhaitent un qui corresponde à leur goût, constate le Dr Gerbault. Le nez est la première zone de focalisation des personnes atteintes de dysmorphophobie », ce mal qui consiste à ne pas se voir tel qu’on est. Autre particularité, c’est l’intervention esthétique qui a le taux de retouches le plus élevé: « De 5 à 10 % chez les chirurgiens spécialisés, de 30 à 50 % chez les autres [source The Rhinoplasty Society] », poursuit le plasticien 10 % selon la Société française des chirurgiens esthétiques plasticiens. Nez trop court, narines pincées, gêne respiratoire … Ultra-compliquée, la rhinoplastie? « Il faut bien analyser les structures du nez et tenir compte de la qualité et de l’épaisseur de la peau, car la cicatrisation joue beaucoup dans le résultat », estime le Dr Bertrand Mattéoli, chirurgien esthétique.
Un nouveau nez sans opération, c’est possible ?
En injectant de l’acide hyaluronique, on peut camoufler un défaut minime, remplir un nez creux (on peut aussi corriger une pointe tombante par l’injection de toxine botulique) … « Les produits de comblement ont révolutionné l’approche de la rhinoplastie sans chirurgie, assure le Dr Frédéric Braccini, chirurgien esthétique. Parfois, on évite le bistouri, avec des résultats époustouflants et durables puisque l’acide hyaluronique se résorbe seulement en un à trois ans dans cette zone. » Mais, en ajoutant du volume autour d’une bosse, ne risque-t -on pas de transformer le visage? « Cela ne marche pas pour une malformation importante, un nez trop gros, une pointe à soutenir, d’ailleurs, les trois quarts des indications restent chirurgicales », convient le spécialiste. Autre intérêt: la correction d’imperfections postopératoires. « On peut décoller des adhérences liées à la cicatrisation », précise le Dr Braccini.
Témoignages
Elles ont eu envie d’un nouveau nez. Quatre femmes témoignent de leur ressenti, de quelques mois à plusieurs années après l’intervention.
Sarah, 27 ans, opérée il y a six mois.
« J’étais en forme le soir même de l’opération, j’ai gardé des mèches dans le nez une journée et on m’a retiré le pansement une semaine plus tard. J’appréhendais un peu mais j’ai tout de suite eu une idée du résultat. J’ai eu les yeux bouffis comme quand on a un peu trop dormi, et je suis restée bleue un mois, mais bon, ça fait partie du truc, j’ai camouflé comme j’ai pu. Je ne sens pas encore mon nez à 100% mais à aucun moment ça n’a été douloureux. C’est tellement bien fait que les gens qui ne savent pas me demandent ce que j’ai fait à mes cheveux ».
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