Le garçon a pointé du doigt, par-dessus l’épaule de Miles, la photo ovale sur la pierre tombale.
« Monsieur… ce garçon a joué au football avec moi hier. »
Les mots glissèrent dans le silence comme une lame.
Miles le fixa, sans comprendre, sans vouloir comprendre. Sa bouche s’ouvrit, mais aucun son n’en sortit d’abord.
« Qu’est-ce que tu viens de dire ? » parvint finalement à articuler Miles. Sa voix était rauque, comme écorchée vive.
Le garçon ne broncha pas. « Si, je le connais. Il s’appelait Teo. »
Le pouls de Miles battait fort contre ses côtes. Teo n’était pas le nom gravé sur la pierre tombale. Mais c’était le surnom que le fils de Miles utilisait quand il était petit, à l’époque où il jouait encore dans le jardin, à l’époque où les rires résonnaient encore dans leur maison.
Miles s’accroupit, assez près pour voir si l’enfant mentait. Assez près pour sentir l’odeur de lessive bon marché sur ses vêtements. Assez près pour voir qu’il ne souriait pas d’un air narquois, qu’il ne cherchait pas à soutirer de l’argent, qu’il ne prenait aucun plaisir à la situation.
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