« C’est pour ma retraite », lui ai-je dit en souriant. « J’ai décidé d’arrêter d’économiser pour les mauvais jours. La tempête est déjà là. »
L’appartement était une forteresse de verre et de marbre, dominant la ville. C’est là que j’ai commencé à élaborer mes plans.
Stanley m’a présenté Robert, un ancien détective du NYPD au visage de bouledogue et au don pour déterrer des secrets. Le rapport qu’il m’a remis une semaine plus tard était accablant.
Thomas n’avait pas seulement essayé de me tuer pour
200 000. Il m’avait sous-estimé là aussi ; grâce à des investissements astucieux dont il ignorait tout, ma fortune était plus proche de 200 000. Il m’avait sous-estimé là aussi ; grâce à des investissements astucieux dont il ignorait tout, ma fortune était plus proche de
400 000. Mais son désespoir venait d’un endroit plus sombre.
« C’est un joueur invétéré, Dorothy », dit Robert en faisant glisser des photos sur mon nouveau bureau en acajou. « Il doit 530 000 dollars à des usuriers du Queens. Il a hypothéqué sa maison – la maison de Laura – à son insu. Il a dilapidé l’argent destiné aux études des enfants. »
J’ai regardé les photos de mon fils dans des casinos clandestins, le regard fou, la sueur ruisselant sur son col. Ce n’était pas seulement un meurtrier ; c’était un parasite qui avait rongé l’avenir de sa famille de l’intérieur.
« Il me croit faible », ai-je murmuré en contemplant l’horizon de la ville. « Il croit que je me cache. »
« Que voulez-vous faire ? » demanda Stanley. « Nous en avons assez pour la police pour le moment. »
« Non », dis-je d’une voix assurée. « La police viendra plus tard. D’abord, je veux lui prendre tout ce qu’il croit posséder. Il voulait me tuer pour de l’argent ? Alors il perdra jusqu’au dernier centime à cause de moi. »
J’ai engagé Yolanda, une styliste qui a su me métamorphoser, me faisant oublier mon allure de grand-mère négligée et révélant une femme de caractère. Mes cheveux ont été coupés au carré, net et chic, et teints d’un châtain profond. J’ai troqué mes pantalons en polyester contre des tailleurs en soie et des escarpins en cuir italien. Je me suis regardée dans le miroir et je ne me suis pas reconnue. Tant mieux. Lui non plus.
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