Au parc, en plein hiver, jeter du pain aux canards ou aux pigeons semble anodin. Au Royaume-Uni, ce geste peut pourtant coûter cher : des habitants se sont vu infliger jusqu’à 150 £ d’amende (environ 175 €) après avoir nourri les oiseaux dans l’espace public. Le tout au nom de la tranquillité du voisinage et de la propreté des lieux.
Derrière ces sanctions se cache une idée simple : un nourrissage mal pensé attire trop d’oiseaux, salit les parcs et met en danger leur santé. En France aussi, la loi encadre certains comportements, tandis que les spécialistes rappellent que même un geste généreux peut s’avérer risqué.
Amende de 150 £ : ce que font les autorités britanniques
Le spécialiste Richard Green, de l’entreprise Kennedy Wild Bird Food, décrit un dispositif déjà bien rodé outre-Manche. “Nourrir les oiseaux est une activité populaire, mais dans certaines situations, les autorités locales peuvent infliger une amende de 100 £ au titre du dispositif Community Protection Notice (CPN) si le nourrissage entraîne des rassemblements excessifs d’oiseaux qui perturbent le quartier”, explique-t-il, cité par DevonLive. L’équivalent est d’environ 115 €.
Il ajoute : “Même si nourrir les oiseaux est en général sans danger, les restes de nourriture laissés sur place peuvent être considérés comme des déchets, ce qui entraîne des amendes. En vertu de l’Environmental Protection Act 1990, les personnes qui laissent des déchets alimentaires dans les lieux publics peuvent recevoir une amende forfaitaire de 150 £ pour dépôt de déchets.” Autrement dit, ce sont autant les nuisances que les déchets visibles qui déclenchent les sanctions.
Nourrir les oiseaux en France : que dit la loi ?
En France, bonne nouvelle pour les amoureux de nature : aucune loi n’interdit de nourrir les oiseaux dans un jardin privé. Installer une mangeoire chez soi, y déposer des graines de tournesol, du millet ou du maïs concassé reste donc autorisé, à condition de ne pas incommoder le voisinage par une surconcentration d’oiseaux ou des fientes en excès.
Sur l’espace public, le cadre est bien plus strict. Un arrêté du 20 novembre 1979 interdit de jeter ou déposer de la nourriture dans les lieux publics si cela est susceptible d’attirer les pigeons. L’objectif est de limiter dégradations, nuisances sonores et risques sanitaires liés aux fientes. Un nourrissage répété au pied d’un immeuble ou sur un trottoir peut donc mener à une amende, en particulier si la municipalité ou la copropriété a durci les règles.
Comment aider les oiseaux sans risquer d’amende ni leur santé
Les ornithologues recommandent de concentrer le nourrissage sur les périodes de grand froid, entre novembre et fin mars, quand insectes et fruits se font rares. Dès le mois de mars, ils conseillent souvent de réduire, puis d’arrêter progressivement, pour éviter une dépendance alimentaire et protéger les oisillons qui doivent recevoir surtout des protéines sous forme d’insectes, et non des graines ou des boules de graisse.

