Sa claudication ne la ralentissait jamais, car elle compensait par le rythme de ses foulées, et non par la force brute.
Venaient ensuite les pneus.
Là où les équipes peinaient avec rage et puissance explosive, Chen tirait par brèves impulsions entre deux respirations, réinitialisant sa prise au lieu de l’épuiser.
Elle ne sautait aucune étape.
Le parcours de ramper : neuf mètres de gravier sous des barbelés.
Chen se déplaçait au ras du sol, le corps à plat, les coudes rentrés, minimisant les frottements, et en ressortait sans les contusions que la plupart des candidats subissaient.
Puis vint le stand de tir, l’épreuve mentale par excellence.
La fatigue altère la motricité fine. C’est ici que les équipes perdaient le plus de points.
Chen s’agenouilla.
Sa respiration ralentit volontairement : quatre secondes d’inspiration, six secondes d’expiration, pour contrer la réaction au stress.
Cinq tirs rapides.
Cinq cibles. Les passages avec les sacs de sable l’ont particulièrement éprouvée.
Sa démarche chancelante.
Sa boiterie s’est accentuée.
Le commandant Mitchell s’est penché en avant, alarmé.
« Elle est en train de s’effondrer… » Chen s’est ajustée au lieu de s’arrêter.
Elle a abaissé le sac au niveau de sa hanche, modifié son rythme de pas, raccourci ses foulées – des adaptations tactiques basées sur la biomécanique, et non sur la panique.
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